« Parle plus fort, on t’entends pas ! » exigeait ma mère à maintes reprises. « Parlez plus fort, on vous entend pas ! » me répétaient les professeurs.

Non, c’était impossible. Pourtant je l’aurai bien voulu, mais tout ce qui sortait de ma bouche c’était toujours cette petite voix fluette, tremblante et chuchotante. Il ne fallait justement pas que l’on m’entende !

Pourquoi ? J’en connais que trop bien les raisons. Mais là, j’avais surtout envie d’y remédier ! Qu’est-ce qui a été le plus difficile à surmonter ? Tout comme chez les personnes que j’ai accompagnées, il y a 3 obstacles à franchir pour en sortir…

1 – Accepter le changement de regard sur soi-même

Commencer par reconnaître la légitimité de mes besoins au même titre que ceux de mes semblables. Ni plus, ni moins. Selon le poids de l’histoire personnelle, ceci peut prendre un certain temps. Mais, il n’est jamais trop tard pour se sentir en phase avec soi-même comme me l’a prouvé une de mes stagiaires, Lucienne, de 62 ans.

Au début de la formation, elle avait refusé de lire un texte devant les autres. En rendez-vous individuel, nous sommes revenues sur cet épisode. Elle m’a raconté son histoire de vie et l’origine de sa timidité. Or, 2 mois après, elle fut capable de se présenter (son expérience, ses difficultés et son plan d’action) à l’oral devant l’ensemble du groupe avec la présence de 2 personnes incarnant l’autorité !

Qu’est-ce qui l’a aidé ?

Notre échange lui a permis de prendre conscience qu’entre son enfance et aujourd’hui, elle a évolué et son environnement social aussi. Il était donc temps qu’elle mette à jour, elle aussi, le regard qu’elle porte sur elle-même et prenne toute sa place à côté des autres et non derrière.

Le soutien et la sécurité psychologique apporté par les membres du groupe et la formatrice ont joué un rôle facilitateur. Ceci m’amène à la 2e difficulté que les timides doivent surmonter pour s’affranchir.

2 – Prendre le risque de bousculer l’équilibre relationnel

Dans mon périple pour m’affranchir de ma timidité, je me suis heurtée de plein fouet aux règles et jeux relationnels installés depuis longtemps. Lorsque je me suis enfin lancée à ouvrir ma bouche pour me faire entendre… Quelle surprise j’ai eu d’ouïr :

« Mais qu’est-ce qui la prend !? » ou voir les yeux s’écarquiller et la bouche bée de mes interlocuteurs habituels et parmi eux celle qui m’exportait depuis des années à parler plus fort !

Créer une révolution dans son entourage demande du courage et de la préparation. Effectivement, tout à coup être le centre de l’attention et des regards interrogateurs est un défi de taille pour les timides ! Faire face au jugement sur son nouveau comportement, considéré comme anormal ou comme une anomalie par rapport au cours habituel des interactions par les proches. Je vous assure enclencher et maintenir ce déséquilibre du système relationnel est difficile.

Mais une fois le coup d’éclat passé, tout comme mon entourage, j’avais besoin de trouver de nouvelles façons d’interagir avec les autres. Mais comment faire ? Je devais l’apprendre, j’avoue, avec des maladresses. Tout comme j’ai pu l’observer chez Louise, une autre de mes stagiaires (54 ans), il faut du temps et des erreurs pour trouver ses marques. Et comme vous allez le voir dans le point suivant, surtout ne pas lâcher !

Ce qui peut aider ?

C’est justement la tolérance et le guidage bienveillant de l’entourage vis-à-vis de nos nouveaux comportements. Comme dans la plupart des révolutions les réactions sont exacerbées (cf Révolution Française, le Printemps Arabe ou « on ne fait d’omelette sans casser les oeufs »😉). La reconstruction d’un nouvel équilibre relationnel demande du temps et la contribution de chacun. Les outils de l’affirmation de soi et de régulation des émotions m’ont également grandement aidé. D’ailleurs, c’est ce qui m’a conduit à proposer des formations dans ce sens.

3 – Résister au doute, à la peur et à l’incertitude

Se défaire d’une habitude comportementale n’est pas facile, surtout de celle acquise depuis de nombreuses années voire l’enfance. Le retour vers le « confort » du passé est tentant. D’autant plus, comme mentionné plus haut, les débuts à l’affirmation de soi sont maladroits.

Malgré les impairs, les doutes, les craintes à surmonter, il est essentiel de garder le cap. Comment ?

En s’y préparant psychologiquement, en acceptant les conflits qui peuvent éclater au grand jour et d’en être la source ou le déclencheur, d’être en disgrâce aux yeux des siens. Facile à dire, n’est-ce pas ?

LE TRUC qui m’a permis de garder la tête hors de l’eau dans la tempête est d’observer les personnes de mon entourage. Que ce soit dans le milieu professionnel ou personnel, il y avait des personnages un peu « Diva » : ceux qui parlent forts, qui mettent les pieds dans le plat, qui explosent ! Et pourtant… ils ont du travail et un cercle social !

Un Grand merci à eux ! Ils ont été vraiment une source d’inspiration pour moi.

Alors si vous aussi, vous êtes timide, regardez bien autour de vous. Je suis certaine que vous aussi vous avez ce type de personne dans votre entourage.

Pour conclure

S’affranchir de sa timidité n’est pas simple. Il y a des étapes psychologiques à franchir, des blocages internes à lever. S’entourer de personnes aidantes dans cette démarche, mais également prendre modèle sur les autres facilitera votre démarche.

Par ailleurs, en discutant avec des personnes qui paraissent sûres d’elles, j’ai souvent constaté qu’en réalité elles ne le sont pas tant que ça. 

Je me souviens encore des paroles de ce formateur spécialisé en gestion de groupe, souriant, charmant et se tenant droit comme un coq : « Avant, j’étais dans le commerce et j’étais timide. Je me cachais dans les rayons pour pas que les clients viennent me voir ». J’en suis presque tombée de ma chaise !

Personnellement, j’ai mis quelques années à me libérer / délivrer de ma timidité. 🎶 Avec mes stagiaires, nous arrivions à des résultats visibles en 1 à 2 mois ! Qu’est-ce qui explique cette différence ?

Ce gain de temps est essentiellement lié au soutien collectif du cadre de la formation : confrontant ET protecteur. Il permet des expérimentations et d’augmenter sa confiance en soi. L’autre facteur de la formation est la disponibilité des outils adaptés et facilement utilisables selon la situation de chacun-e.

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Les timides sont plus nombreux-ses qu’on le pense. Certaines personnes croient qu’il s’agit d’un trait de personnalité et qu’il n’y a rien à faire. A dire vrai, c’est plutôt un comportement appris. Il nous a souvent servi de protection. Et il est possible de le changer.

Et justement, si vous vous exprimiez sur ce sujet en commentaire ? ✍️